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intelligence collective

Les projets collaboratifs interentreprises : la force nécessaire pour aller plus loin

Par Yves Therrien, collaboration spéciale

« Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » Ce proverbe africain décrit un élément capital de ce que l’on appelle l’intelligence collective.

C’est ce qui décrit aussi la démarche ACCORD que l’on note dans les créneaux et pôles d’excellence au ministère de l’Économie et de l’Innovation : regrouper et mobiliser les gens d’affaires dans un secteur économique, entre autres, pour créer de nouveaux produits ou ouvrir de nouveaux marchés à l’échelle nationale ou à l’international.

Pour que les résultats apparaissent, il faut que l’intelligence et les connaissances soient mises en commun pour avancer dans un même but. Tout cela dépend de la qualité des interactions entre les membres, du réseautage et des partenariats dans le développement des marchés comme la recherche et l’innovation.

« C’est dans la ligne du slogan de la démarche ACCORD qui dit « agir ensemble pour être compétitif » », rappelle Simon Chrétien, directeur général d’Alliance Polymères Québec.

« L’idée, c’est que des entreprises d’une même industrie et sur un même territoire unissent leurs forces et combinent leurs efforts pour atteindre l’objectif fixé. »

« Le rôle d’Alliance Polymères Québec comme créneau d’excellence consiste à être un catalyseur pour unir les entreprises qui ont un objectif commun », ajoute-t-il.

« Nous les accompagnons dans l’atteinte de leur objectif. En plus, nous avons accès à des leviers financiers avec un programme de soutien permettant de financer 50 % des coûts d’un projet, jusqu’à 500 000 $ par année par projet. Dans certains cas, il est possible de combiner l’aide financière d’autres ministères pour atteindre au maximum 70 % de contributions publiques. »

L’avantage de travailler en équipe permet de diminuer l’incertitude technologie et le risque.

« À deux, trois ou cinq entreprises sur un projet, avec 50 % de financement public, le risque est beaucoup moins élevé pour chaque partenaire », illustre M. Chrétien. « Si cinq entreprises mettent chacune 1 $ et que la subvention est de 5 $, le 1 $ de départ devient 10 $ dans le projet. Le levier devient plus important, d’où l’intérêt de travailler ensemble. »

Simon Chretien APQ
Simon Chrétien
Directeur général
Alliance Polymères Québec

Outre le projet d’innovation ou le développement d’un nouveau produit, il y a aussi la collaboration pour la commercialisation d’un produit. Parfois, un seul entrepreneur n’arrive pas seul à convaincre un gros client.

« À deux ou trois, les entreprises pourront aller chercher le contrat. Chacun fait une partie du travail, que ce soit la conception, le moule ou la mise en forme du polymère pour faire la pièce ou une partie de la pièce, par exemple, pour une offre intégrée et une capacité de livrer un gros volume dans les délais prescrits. L’intérêt de travailler ensemble, c’est d’être beaucoup plus fort », continue M. Chrétien.

Dans l’accompagnement des partenaires, Alliance Polymères Québec peut aider à la cohésion du groupe pour que les bons partenaires travaillent ensemble, chacun dans sa spécialité, et puissent avoir les ressources nécessaires pour avancer ensemble.

« Par exemple, trois entreprises ayant des particularités et des forces distinctes pourraient développer en s’unissant et en créant un produit innovant qui aurait un impact mondial, alors qu’une seule entreprise ne pourrait y parvenir facilement », ajoute M. Chrétien.

Souvent, des entrepreneurs sur un même territoire croient à tort qu’ils sont seuls à pouvoir produire ceci ou cela, à mettre tel autre produit en marché alors que la concurrence est internationale, que le Québec et le Canada sont de très petits marchés dans un monde où la mondialisation passe par des géants comme la Chine.

« Notre mission, comme créneau d’excellence, consiste à amener les entreprises à travailler ensemble pour être plus fortes, à aller au-devant de la vague, tant sur le marché local qu’à l’international », estime M. Chrétien. « Que ce soit pour créer de nouveau produit, ou même améliorer le travail en usine, comme pour développer la robotisation ou des automates bien adaptés aux tâches et aux besoins de l’industrie, la collaboration est ainsi plus efficace. À plusieurs, ce serait moins coûteux de développer un robot et un programme pour remplacer des tâches manuelles qui prennent beaucoup de temps pour les ouvriers et même pour en faire la programmation ou la maintenance. »

D’ailleurs, dans le monde concurrentiel de l’industrie automobile, les partenariats sont nombreux entre les constructeurs. Certains développeront un moteur servant à deux marques différentes, comme l’ont fait Dodge et Volkswagen, Ford et Mazda, ou des plateformes adaptatives pour des véhicules comme Kia et Hyundai, ou encore Ford et Volkswagen avec une fourgonnette et une camionnette.

Les partenariats sont nombreux pour les véhicules électriques, par exemple General Motors qui produira deux véhicules électriques pour Honda aux États-Unis, sans compter les alliances improbables entre des constructeurs et le monde de la mode pour l’habillage intérieur des véhicules de luxe.
Au final, chacun mise sur les forces de l’un et de l’autre pour percer de nouveaux marchés ou encore s’assurer d’être au-devant de la vague pour les prochaines années.

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