Entrevue avec Marie-Eve Jean, vice-présidente, Exportations, chez Investissement Québec International (IQI)
Par Yves Therrien, collaboration spéciale
Investissement Québec International a lancé hier un nouveau programme de soutien à la commercialisation et à l’exportation (PSCE) pour les entreprises qui veulent faire leur premier pas sur les marchés étrangers ou encore pour consolider et améliorer leur positionnement à l’international.
« Notre équipe est composée des gens qui étaient au ministère de l’Économie connue sous le nom d’Export Québec », précise Mme Marie-Eve Jean, vice-présidente, Exportations, au sein d’Investissement Québec International (IQI), depuis juin 2020. « Pour le gouvernement du Québec, il s’agissait de donner une nouvelle impulsion aux exportations et donner de nouveaux moyens en étant à Investissement Québec. »
L’équipe au Québec comprend une cinquantaine de conseillers pour l’accompagnement des exportateurs québécois en plus de l’apport à l’étranger des attachés commerciaux des délégations du Québec qui sont implantés dans divers pays. Toutes les entreprises, sauf celles du secteur agroalimentaire et des biens culturels, peuvent bénéficier de subventions et de conseils pour la commercialisation ou l’exportation de produits ou de services.
« Nous avons neuf secteurs stratégiques, dont ceux qui concernent les membres d’Alliance Polymères Québec, tels que l’automobile ainsi que les biens de consommation, notamment avec les technologies d’emballage », souligne Mme Jean.
L’accompagnement
Investissement Québec International cible principalement les exportateurs aguerris afin de les propulser vers de nouveaux marchés, de nouvelles occasions d’affaires, ou prendre de l’expansion dans leur domaine d’expertise.
« Pour les entreprises qui veulent commencer à exporter, qui veulent faire un premier plan d’affaires, nous avons confié le mandat à nos partenaires, soit les organismes régionaux de promotion des exportations, les ORPEX, qui sont présents dans toutes les régions du Québec », explique Mme Jean. « Nous nous concentrons sur les PME et les plus grandes entreprises pour l’accélération de leurs projets. »
Il existe trois grandes familles de services que sont l’accompagnement, les activités de maillage et l’aide financière. Mme Jean donne l’exemple d’une entreprise ayant un marché dans le nord-est des États-Unis et qui veut prendre de l’expansion dans l’ouest.
« Après analyse, il est possible que nous recommandions plutôt de miser sur le sud des États-Unis en fonction du produit et des marchés ».
« Nous aiderons l’entreprise à peaufiner sa stratégie et à la mettre en œuvre avec une liste de clients potentiels. On peut même aller frapper à la porte de grands manufacturiers pour leur présenter une entreprise du Québec », illustre-t-elle.
Investissement Québec International fait aussi des initiatives de groupes. Elle donne l’exemple des approches avec les constructeurs automobiles européens et asiatiques qui produisent au Mexique. Avec le nouvel accord Canada, États-Unis et Mexique, les constructeurs doivent augmenter à 75 % le contenu nord-américain.
« Nous avons signé des ententes de confidentialité avec des constructeurs pour connaître leurs besoins et présenter des entreprises québécoises pouvant devenir des fournisseurs », continue Marie-Eve Jean.
L’aide financière
Le programme de soutien à la commercialisation et à l’exportation (PSCE) aide les entreprises à prendre le risque d’investir dans de nouveaux marchés et accélérer leurs projets à l’international.
Le volet 1 soutient les entreprises pour qu’elles augmentent leurs ventes auprès des donneurs d’ordres au Québec, comme une carte de visite pour les ventes à l’international. Il vise le renforcement de la capacité des PME à commercialiser leurs produits et services sur le marché québécois, en favorisant leur intégration dans des chaînes d’approvisionnement stratégiques au Québec. La subvention est de 250 00 $ pour 50 % des dépenses admissibles.
Les volets 2 et 3 visent les entreprises déjà actives sur un ou des marchés hors Québec, mais une entreprise qui commence à exporter pourrait être admissible. Le deuxième volet s’adresse aux entreprises ayant moins de 100 millions $ de chiffres d’affaires alors que le troisième volet concerne les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les 100 millions $.
La subvention pour ces deux derniers volets est aussi de 250 000 $ pour 50 % des dépenses. Ce soutien financier pourrait servir à l’embauche de personnel au Québec pour peaufiner la stratégie à l’international, les études de marché, les honoraires pour enregistrer une marque de commerce, les déplacements à l’étranger, le marketing et la publicité sur le Web, par exemple.
Pour le volet 3, il s’agit des projets structurants de grandes entreprises, notamment pour l’embauche de représentants locaux des ventes, l’ouverture de bureau commercial, avoir un entrepôt, entre autres, et tout ce qui peut assurer le service à la clientèle.
L’idée générale est d’augmenter les ventes et la présence des entreprises québécoises sur les marchés internationaux.
Investissement Québec International a déjà reçu quelques demandes depuis décembre. Mme Jean s’attend à ce que les demandes abondent dans les prochaines semaines.

Site du PSCE chez Investissement Québec : www.economie.gouv.qc.ca/psce
Pour en savoir plus sur les services d’accompagnement en exportation :
https://www.investquebec-exportation.com/
Autres ressources d’aide à l’exportation
Le gouvernement du Canada offre différents services d’aide et des conseils à travers plusieurs organismes que ce soit pour le financement, les permis d’exportation, les événements et missions commerciales. Vous y trouverez aussi de la documentation et des statistiques dans ces divers liens :
https://www.canada.ca/fr/services/entreprises/commerce/exportation.html
La société d’État, Exportation et développement Canada (EDC) aide aussi les entreprises canadiennes de toutes tailles à réussir à l’étranger que ce soit par des webinaires, des renseignements sur les marchés, les perspectives des marchés potentiels et des exemples de réussites.
Sur le lien Exporter, on propose une démarche en quelques étapes pour savoir si le projet de l’entrepreneur est prêt pour une nouvelle aventure à l’étranger.
Site d’Exportation et développement Canada (EDC) :
https://www.edc.ca/fr/exporter.html
Quant à la Banque de développement du Canada (BDC), son site propose divers moyens et des étapes pour percer un marché international et exporter des services avec succès. On note aussi des conseils sur la gestion des risques et une vision des piliers importants que sont les piliers opérationnel, financier et organisationnel ainsi que des solutions de financement :
https://www.bdc.ca/fr/articles-outils/marketing-ventes-exportation/exportation/mon-entreprise-est-elle-prete-exporter